Sidonie-Gabrielle Colette, connue sous le nom de Colette, est une écrivaine française née le 28 janvier 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye et décédée le 3 août 1954 à Paris. Figure emblématique de la littérature française, elle s’est imposée par son style sensuel et naturaliste, son regard acéré sur la condition féminine et sa liberté de ton, qui ont souvent défié les conventions de son époque.

Les débuts littéraires sous l’influence de Willy

Colette passe une enfance heureuse en Bourgogne, imprégnée de la nature et de l’influence bienveillante de sa mère, Sido, qui marquera profondément son œuvre. Mariée en 1893 à Henri Gauthier-Villars, un écrivain et critique connu sous le pseudonyme de Willy, elle est encouragée à écrire et publie sous son nom une série de romans à succès, les Claudine (Claudine à l’école, Claudine à Paris, Claudine en ménage, Claudine s’en va), qui connaissent un immense succès mais dont la paternité est attribuée à son mari.

L’émancipation et le scandale

Après sa séparation d’avec Willy en 1906, Colette entame une carrière de mime et de comédienne, notamment au Moulin Rouge. Elle s’affranchit des carcans sociaux, vit des relations amoureuses avec des hommes et des femmes, et choque par son indépendance. Ses expériences nourrissent ses œuvres, comme La Vagabonde (1910), qui explore la vie d’une femme libre dans un monde dominé par les hommes.

La consécration littéraire

Mariée en secondes noces à Henri de Jouvenel, dont elle aura une fille, Colette poursuit son ascension littéraire avec Chéri (1920), qui raconte la relation entre une femme mûre et un jeune homme. En 1923, elle publie Le Blé en herbe, où elle explore les premiers émois amoureux. Son chef-d’œuvre, Gigi (1944), sera adapté au théâtre et au cinéma.

Une figure incontournable des lettres françaises

Devenue une figure respectée, Colette est la première femme à être élue à l'Académie Goncourt en 1945 et en devient présidente en 1949. Son œuvre, profondément ancrée dans le réel et marquée par son amour de la nature et des plaisirs simples, continue d’inspirer.

À sa mort en 1954, elle reçoit des funérailles nationales, une reconnaissance rare pour une femme de lettres. Aujourd’hui, Colette demeure une icône de liberté et d’indépendance.